Le chien, ses bienfaits

L’animal, un retour à l’essentiel

par le Dr. Norin CHAI (Muséum national d’histoire naturelle)

 

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Depuis mon enfance j’ai toujours eu une relation particulière avec les animaux. Au-delà de l’amour que je le leur porte, je suis en connexion avec eux. Devenir vétérinaire était donc pour moi une évidence car je voulais soigner la souffrance animale. C’est une vocation bien plus dans le besoin du soin de l’animal que d’aimer les animaux.

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Du fait d’être bouddhiste, je pense que les animaux apportent à l’homme ce que la  nature, l’air ou la nourriture lui apporte. C’est une présence à l’essentiel, un retour aux sources car cette présence animale contribue à nous faire oublier la pyramide de l’égo qui est en nous. L’être humain a tout à gagner à mieux considérer l’animal et aussi à se souvenir que lui-même en est un. Nous devrions ne pas voir celui-ci comme un gain mais plutôt comme une aubaine de nous retrouver nous-mêmes. Et posons-nous les questions : « Que pouvons-nous apporter à l’animal et ensemble que pouvons-nous faire ? » et non pas l’inverse. C’est plutôt dans ce sens-là qu’il faut voir les choses. Il s’agit alors d’un équilibre, d’une totale harmonie.

Quand on me demande si le fait de côtoyer les animaux ça rend meilleur je pense que oui mais cela peut aller dans les deux sens. Celui où côtoyer des animaux fait resurgir des émotions très animales. Prenons l’exemple des propriétaires d’animaux qui organisent des combats de chiens, de coqs ou des corridas… Bien qu’ils soient au contact de l’animal, ils ne sont pas forcément « humains ou empathiques » et on se demande alors : « Où est la bonté dans tout ça ? ». Le contact avec l’animal nous permet de retrouver une nature sauvage ou du moins une certaine nature animale, à nous de savoir la dompter pour éviter de basculer d’un excès à l’autre.

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En revanche, il y a des personnes qui au contact de l’animal retrouvent un essentiel. Et quand on prend conscience de cet essentiel, on arrive peut-être à faire abstraction pour trouver le meilleur de soi-même. L’animal peut ainsi servir de déclic à une personne pour retrouver l’amour qu’elle a en elle. Il est un potentiel naturel de nos attributs dominants et je pense sincèrement qu’on est tous à prédominance d’amour. L’animal peut aider à révéler cette nature fondamentalement humaine malgré ce qu’on pourrait en voir. Le chien ou l’animal en général est une voix pour retrouver son humanité.

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Pourtant, nombreuses sont les personnes qui ont peur des animaux et notamment des chiens. Cela peut s’expliquer de différentes façons : « Une peur de l’inconnu, une peur culturelle à travers ce qui est lu ou vécu par la personne elle-même mais également par rapport à l’image que l’on veut donner au chien. En effet, un chien « dit dangereux » fera moins peur s’il est tenu en laisse par une personne âgée ou un enfant que par un jeune de banlieue ». Malheureusement on fait ce rapide raccourci entre l’animal et cette peur qui est essentiellement culturelle et éducationnelle par rapport à tout ce qui nous entoure. Le pauvre animal lui, n’a rien demandé et n’est pas le problème en lui-même. C’est son environnement qui fait ce qu’il est. S’ajoute à cela l’exaspération de certains propriétaires canins qui se sentent de plus en plus rejetés par les non propriétaires canins. Mais encore une fois, ce n’est pas le chien en lui-même qui pose problème, c’est plutôt le manque de civisme et de tolérance entre êtres humains qui est visé.

198481_415236175196811_1146866976_nAu-delà du bien-être du chien ou du chat, que dire du bien-être animal en général en France ? : « Que celui-ci n’est pas du tout pris en compte ! même si nos instances politiques ont reconnu récemment aux animaux la qualité « d’êtres vivants doués de sensibilité » ce n’est pas pour cela que l’animal ne sera plus considéré comme un objet. Il n’y a qu’à voir l’élevage industriel et les abattoirs français où poulets, porcs, vaches et autres animaux ne sont absolument pas considérés comme des êtres sensibles. Et je pense que chaque personne devrait se poser la question : « Quand je mange de la viande congelée ou du foie gras par exemple, est-ce que je considère l’animal comme un être sensible ? ».  Non, sinon nous serions tous végétariens et il n’y aura pas tous ces steaks à la vente dans les supermarchés ou les fast-food ».

Alors c’est non seulement la responsabilité de notre gouvernement de changer les choses mais aussi à chacun d’entre nous d’être conscient de sa propre responsabilité. Et comme je le dis souvent aux personnes disant qu’elles ne peuvent rien faire : « Au quotidien, on peut toujours faire quelque chose, à notre échelle ».

VOYAGE INITIATIQUE AU  CAMBODGE AVEC NORIN CHAI

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« Guérir le monde c’est d’abord se guérir soi-même ». Voici une des phrases de Norin Chai qui m’a marqué et donné envie de faire partie du voyage.

A des milliers de kilomètres de Paris, dans ce si beau pays où le dépaysement est immédiat et où les cambodgiens sont souriants, joyeux et généreux. A l’image de Norin, vétérinaire aux doigts et cœur en or.

Un séjour adressé à toute personne voulant ouvrir son coeur, aimer et guérir. J’ai pris conscience à travers son humble enseignement qu’on ne peut pas aimer les autres si on ne s’aime pas soi-même. Et s’aimer soi-même veut dire aimer la vie et tous les êtres vivants. Qu’ils soient humains, animaux ou végétaux car nous ne sommes qu’Un sur cette planète.

« Il faut savoir être réceptif à ce qui est beau, bon et grand, aux messages de la nature, de l’homme et de l’infini… » dixit Norin.

« Etre vétérinaire pour animaux sauvages ce n’est pas seulement soutenir un animal en souffrance mais c’est aussi soutenir toutes les personnes qui l’entourent, propriétaires, soigneurs, tous… nous-mêmes. La vie est présente en chacun de nous, en chaque chose, partout, nous sommes tous liés. »