Coup de museau

Transports en commun : le mal des chiens

Par Orianne VATIN, Rédactrice en chef d’Animaux Bonheur

Chien dans le métroJe peux vous assurer que je ne suis pas une maîtresse patibulaire, je suis au contraire quelqu’un d’ouvert. Par exemple, il arrive fréquemment lorsque l’on emprunte les transports en commun avec son chien (si on à la chance d’être accepté à bord) de tomber sur des personnes ayant la phobie des chiens. C’est pourquoi dès que je monte dans un wagon ou un véhicule j’observe les réactions des gens, en général je remarque la personne qui a peur, je lui demande alors gentiment si elle a peur de mon animal, et si elle me répond oui, je m’éloigne avec un sourire. Cordialité et savoir vivre. Je précise par ailleurs que lorsque j’avais 6 ans, j’ai été violemment attaquée par un doberman qui m’a mordue au ventre. Pour autant, je n’ai pas peur des chiens. Au lieu de le qualifier de bête féroce, j’ai tenté de comprendre ce qui s’était passé (en l’occurrence je m’étais approchée trop près de son os, c’était dans le foin d’une grange, à la campagne). Il est donc possible d’avoir été mordu enfant, et de ne pas avoir peur des chiens pour autant.

En revanche, certaines personnes dans cette situation d’angoisse se permettent de vous insulter dès que vous avez mis un pied dans le moyen de locomotion collectif. Avoir peur n’est pas une excuse pour être agressif. Pour ma part, je suis arachnophobe, ce n’est pas pour autant que je souhaite la mort de toutes les araignées ou que je les insulte. Si j’en vois une, je demande à la personne la plus proche de la déplacer, et pas de la tuer. C’est une question de respect. Et les chiens en ville font ressortir l’un des maux du siècle : le manque de respect, qui est là exacerbé car la société n’encourage pas à respecter les chats et les chiens (rappelons que l’animal n’est considéré que comme un « bien meuble » par le système juridique français…).

Pour en revenir aux transports en commun, il faut bien avouer que c’est aujourd’hui une vraie plaie de voyager avec son compagnon canin dans un engin de la SNCF ou de la RATP ! Quel maître ne s’est jamais vu refuser l’accès au bus, métro ou train, à cause de la présence de son animal ?

Chien dans le métroJe n’ai jamais eu aucun souci en prenant le Thalys avec mes boules de poil. En revanche, prendre un bus RATP avec un chien est un exploit. Il faut d’abord réussir à y monter sans se faire refouler par le chauffeur, et cela fait, il faut réussir à y rester. J’ai pour ma part eu plusieurs fois à faire à des chauffeurs indélicats, voir même carrément violents. L’un d’entre eux a même un jour stoppé son bus et appelé la police uniquement parce que j’avais embarqué avec mon chien! Au lieu de me demander poliment de descendre, il a préféré m’insulter depuis son siège (j’étais au fond du bus) en pilant d’un seul coup au moment où il a aperçu mon animal. Tout en me gratifiant de noms d’oiseaux, il a appelé la Police en leur signalant qu’il y avait un gros chien dans son bus (40 cm au garrot…) et que c’était interdit ! La Police n’arrivant pas, j’ai refusé de descendre à moins qu’il ne me le demande poliment. Il a bien entendu refusé et ce sont finalement des voyageurs qui m’ont fait descendre manu-militari ! Mais dans quel monde vit-on ? Les voyageurs m’ont mise dehors car « je leur faisais perdre du temps » (comme si moi, je n’en perdais pas aussi dans cet incident), et le chauffeur me hurlait, entre les insultes, qu’il était interdit de monter dans le bus avec un chien car « un chien c’est dangereux, ça mort, c’est imprévisible, vous mettez tous les autres voyageurs en danger en leur imposant votre bête, vous êtes folle »… Je n’avais pas réalisé que mon petit Shiba Inu ressemblait tant que cela à un tigre du Bengale…

Chien à la gareIl m’est arrivé d’autres fois, de me voir tout simplement refuser l’accès au véhicule (même une fois avec juste un chiot dans les bras !). Un jour aussi, on ne m’a pas laissée monter dans le TGV en gare de Marseille, parce que j’étais avec mon chien. J’avais acheté un billet Marseille-Paris pour petit chien, mais les personnes sur le quai ont jugé que mon chien était trop gros. Ils ne m’ont pas laissée embarquer. J’ai demandé à pouvoir monter et régulariser le billet de l’animal pendant le voyage, on m’a répondu que c’était impossible car « le contrôleur n’émet pas de billet sur ce voyage ».

Là encore, manu-militari, on m’a empêchée de monter dans le train !! Il était 13h, et tous les autres trains pour Paris étaient complets. J’ai donc du patienter en gare St Charles jusqu’à 21h (!), heure à laquelle est parti le premier train pour lequel j’avais pu racheter un billet. Autant dire que je n’ai pas repris de billet pour mon chien, et que depuis j’évite de voyager avec eux. C’est honteux pour une entreprise de traiter ses clients de la sorte. D’autant qu’en Allemagne ou en Belgique par exemple, on ne paye pas de billet pour son chien dans les trains.

Des mésaventures comme celles-ci, j’en ai vécu des tas en 4 ans, dans les institutions publiques (se faire refouler du bureau de Poste car on n’a pas le droit de venir acheter des timbres ou chercher un recommandé avec Médor) ; les transports en commun ; les parcs et espaces verts ;etc.

Autant dans le cas de la SNCF que de la RATP, j’ai protesté auprès du service consommateurs en tant que Chargée de Communication de la SPA, pour donner plus de poids à ma plainte. Je n’ai jamais, jamais, eu de réponse…

Logo de la SPA

Florence Foresti

« On ne peut pas m’aimer sans aimer mon chien » confiait Florence Foresti dans « Panique dans l’oreillette ». En 2008, elle raconte à Frédéric Lopez, en toute spontanéité sa mésaventure dans un train, accompagné de son bouledogue : Bernie. Grand moment