Coup de museau

Vivre avec un chien à Paris ? Un enfer !

Par Orianne VATIN, Chargée de Communication à la Société Protectrice des Animaux

Orianne VatinNotre vieil ami le chien est-il en train de devenir le pestiféré des temps modernes ? Force est de constater qu’il est de plus en plus mis à l’écart des espaces urbains. D’aucuns sont très prompts à mettre cela sur un prétendu manque de civisme des maîtres. Pour ces personnes là, qui ne considèrent les chiens que comme des usines à crottes, aucun maître ne se donne la peine de ramasser les déjections de son compagnon. Pourtant, le problème est, à mon sens, bien plus profond que cela. C’est facile de s’auto-excuser d’être impoli envers un maître au motif qu’un chien « ça fait des crottes ». Cela revient au même que de se permettre d’insulter une mère tenant son fils par la main parce que son enfant peut potentiellement casser votre fenêtre avec un ballon…

Aujourd’hui, la société et les municipalités n’encouragent plus le civisme, d’un côté comme de l’autre : pas de sacs à déjections ou d’espaces verts dédiés à la disposition des maîtres, et pas de politique d’acceptation des chiens dans les villes (autrement dit, ceux ne les aimant pas ne sont pas encouragés à les tolérer et à les respecter). Cela fait 10 ans que j’habite à Paris et j’ai connu le « sans » et le « avec chien » (puisque je n’ai mes chiens que depuis 4 ans). La différence est flagrante, voire parfois surréaliste. Depuis que j’ai mes loulous avec moi, je ne compte plus le nombre de fois où je me suis faite insulter dans des lieux publics. J’illustrerai ces déconvenues avec quelques anecdotes représentatives :

Affiche Asterix et ObelixAinsi, un jour alors que je marchais en pleine rue, une petite fille s’est approchée d’un de mes chiens pour lui mettre des coups de pieds ! Choquée, j’ai apostrophé ses parents en leur signalant que leur enfant venait de frapper mon animal, et qu’il serait bon de lui expliquer qu’il faut respecter tous les êtres vivants, y compris les chiens. Réponse de l’autorité parentale me faisant face : la petite a « eu raison », je suis « inconsciente de me promener » avec un chien, il « aurait pu la mordre », pour finir avec un magistral « les chiens devraient être interdits en ville ». Et quand j’ai tenté de riposter en disant « C’est justement en encourageant votre fille à aller délibérément vers un chien pour le frapper que vous risquez de la voir se faire mordre », j’ai écopé d’une bardée d’insultes et j’ai préféré tourner les talons. Je précise bien à propos que mon chien n’est pas agressif pour un sou, qu’il ne fait que 40 cm au garrot et surtout, qu’il était en laisse, donc il n’aurait jamais pu se jeter sur un enfant. Bien sûr, il ne faut pas généraliser et toutes les familles ne sont pas comme ça, mais j’ai eu plusieurs fois à faire à des comportements de ce type, dans lequel  le respect du vivant est totalement occulté.

Chien qui conduitJe ne comprends pas une telle hostilité envers le chien dans la cité. Il est pourtant « le meilleur ami de l’Homme ». En outre, de nombreuses études ont prouvé ses effets bénéfiques et anti-stress sur les enfants -qu’il aide à grandir- (y compris les enfants autistes), les personnes âgées et les familles.

Alors, pourquoi vouloir chasser un être aussi doux et bénéfique de nos métropoles ? Je n’arrive pas à trouver de réponse à cette question… Comme le dit le Comité OKA, « une ville sans chien est une ville sans âme ».

La ville est devenue impraticable avec un chien, et cela me chagrine car je sais qu’au quotidien des millions de français qui possèdent un chien dans une agglomération vivent la même chose que moi. Cela me chagrine encore plus car ces obstacles à une vie sereine ont provoqué des milliers d’abandons dans les refuges SPA, par des maîtres dépassés qui n’ont pas la combativité nécessaire pour conserver leur chien avec eux dans un tel environnement.

Les chiens sont nos compagnons de toujours, nos fidèles amis et nos confidents. Ils ont droit de cité. Une vie sans chien…Pour moi, elle ne vaut pas la peine d’être vécue. Laissons donc les amis des chiens urbains être égaux aux autres citoyens. Vivre en bonne intelligence est-il si difficile ?

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Voir l’article du Grand Rassemblement Cani-Citoyen sur notre site